Cette œuvre – écrite en 2014/15 à la demande de Marie-Pierre Mantz, directrice du Conservatoire à Rayonnement Régional de Boulogne-Billancourt et d’Olivier Doise, professeur de hautbois au CRR, est inspirée d’un motif mélodique très simple, mais puissamment obsessionnel (ré-fa-ré…..la !), confié au hautbois dans la scène finale de Salomé, l’opéra de Richard Strauss (1905)
Les premiers mots de l’opéra (prononcés par un soldat romain) donnent le titre de l’œuvre.
Trois mouvements séparés, émaillés de citations du texte français original d’Oscar Wilde, dont la force biblique, mêlée de mystère et de terreur sacrée, doit guider les interprètes…
Ier mouvement (en 5 séquences)
1 … et j’entends dans l’air quelque chose comme un battement d’ailes gigantesque….
2 …Comme la Princesse est pâle ! Elle ressemble au reflet d’une rose blanche dans un miroir d’argent.
3 … Oh ! on dirait qu’il y a un oiseau, un grand oiseau noir, qui plane sur la terrasse.
4 … Le battement de ses ailes est terrible. Le vent qui vient de ses ailes est terrible. C’est un vent froid…
5 … Oh ! qu’est-ce qu’il va arriver ? Je suis sûr qu’il va arriver un malheur.
IIème mouvement, en forme de scherzo rythmique (en 3 séquences)
1. Salomé, Salomé, danse pour moi !
2. Sur ma vie, sur ma couronne, sur mes dieux. Tout ce que tu voudras je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume, si tu danses pour moi. Oh ! Salomé, Salomé, danse pour moi.
3. Les esclaves apportent des parfums et les sept voiles et ôtent les sandales de Salomé.
IIIème mouvement
… regardez la lune. Elle est comme une colombe qui s’est égarée… elle est comme un narcisse agité par le vent… elle ressemble à une fleur d’argent.
Oh ! comme la lune a l’air étrange ! On dirait la main d’une morte qui cherche à se couvrir avec un linceul.PouCo
Elle est froide et chaste, la lune… Je suis sûre qu’elle est vierge.
En dehors du motif de Salomé, l’œuvre comprend de fugitives citations d’œuvres pour hautbois, écrites par Britten, Berio, Ohana, Koechlin, Shinohara. A noter aussi que dans le second mouvement, le piano, exceptionnellement, joue presque toujours sans la pédale, les 2 notes ré/fa étant souvent produites par des cordes graves étouffées.
L’auteur espère que cette œuvre, qui fait appel, outre son écriture habituelle pour le piano, aux techniques nouvelles du hautbois (quarts de tons, multiphoniques, sourdine) viendra enrichir le répertoire hautbois/piano, qui n’est pas si étendu
Création par Olivier Doise (Htb)et Marie-Paule Siruguet (Pno) le 14 février 2016