Etudes 30 à 33 durée totale 18 mn
Création le 16 mai 1984 au CNR de Boulogne-Billancourt, par André Isoir
Pendant l’été 1982, l’orgue du Conservatoire de Boulogne-Billancourt est enfin livré par le facteur alsacien Koenig, après bien des péripéties presque passionnelles avec la Ville. Le Maire, Georges Gorse – qui le surnomme l’accordéon du riche – avait mis, dès 1978, son poids dans la balance et l’orgue est inauguré en janvier 1983.
Mais dès septembre 1982, Alain Louvier se jette littéralement sur un instrument qu’il toujours regretté de ne pas avoir travaillé pendant ses études.
Cet orgue comporte des nouveautés : 2 registres de flûte à cheminée accordés à un 1/4 de ton d’intervalle, et deux jeux de mutation supplémentaires donnant les harmoniques 7 et 11 exacts de l’octave grave. Ainsi en jouant le do1 grave et en branchant aussi la tierce et le larigot, on entendait le complexe sib2(-1/4) – mi3 – fa3(+1/4) – sol3… Malheureusement, ces registres furent retirés en 2007 (leur seule trace sonore est la chanson “le sommeil des amoureux” de Maxime Le Forestier entièrement réalisée avec les sons de l’orgue de Boulogne)
Alain Louvier travaille sur cet instrument nouveau avec impatience et précipitation (l’étude 30 est écrite en un seul jour); la registration reste assez libre, mais les “agresseurs” (paumes et avant-bras) obligent à une notation en général sur 6 portées (plus le pédalier); le jeu éclaté sur les 3 claviers (avec notamment des glissés de haut en bas) est précisément noté, et assez spectaculaire dans l’étude 32.
La dernière étude (n°33) cite le début du Zarathoustra de Richard Strauss, en le clustérisant… et en le développant sur un ostinato joué par les deux pieds alternant les extrémités du pédalier (on a presque l’impression de marcher comme un ours!); André Isoir appela cette étude “Fantomas”….